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Découvrez la nouvelle Ountum’he
Voici une nouvelle histoire dans notre univers de 3ème Aube, histoire sortie pour fêter le jour des morts.
Dans celle-ci, vous vous retrouverez au sein d’un rituel du Clan du Crâne qui risque d’être plus violent pour vous que pour les membres du clan.
Nous vous offrons cette nouvelle gratuitement, bonne lecture !
Ountum’he – Naissance d’un Prétorien
Une nouvelle dans l’univers de 3ème Aube par F.E Nebary et l’équipe du Projet CarTylion.
D’après l’univers de Florian Desfougères et F.E Nebary.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Le chant résonnait dans la salle. Répétant inlassablement mais mélodieusement ces mêmes mots. Somael avait entendu qu’ils signifiaient naissance il y a très longtemps, mais personne n’en était vraiment certain. La salle souterraine dans laquelle son clan s’était réuni s’étendait considérablement dans toutes les directions autour de lui. Les bords et le plafond de la salle étaient dévorés par l’obscurité et seul le sol de pierres froides lui paraissait réel. Ce sol était glacial, une sensation de terreur qui le pétrifiait s’en dégageait. Mais il était aussi somptueux, étonnamment envoûtant. Il était entièrement recouvert d’une mosaïque de pierres précieuses que Somael aurait bien aimé contempler, mais l’obscurité présente l’en empêchait. Son père lui avait beaucoup parlé de la mosaïque, il lui avait dit qu’elle représentait des mythes et légendes de son clan. Mais aussi que ceux qui les avaient transmis reposaient à présent en-dessous.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Des ombres envahissaient complètement la salle. Somael se tenait à quelques mètres d’un épais rideau de flammes. Pourtant il ne ressentait aucune chaleur, et il parvenait à extraire à peine assez de lumière pour distinguer les vêtements de sa famille réunie autour de lui. Tout le monde avait mis d’épais manteaux, les mêmes que l’on aurait mis pour une procession d’hiver. Il reconnaissait des parures sur ses parents, grands-parents, ses tantes et oncles. Tous étaient ornés autant que leur fortune le permettait. C’était un jour important. La naissance d’un nouveau Prétorien.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Le rideau de flammes se propageait en un cercle gigantesque, découpant dans la salle un espace central de presque mille coudées. Le clan était réparti autour, formant une ronde grossière, une foule où familles, amis et connaissances étaient regroupés, mais où tous fixaient du regard le centre, et tous chantaient. C’était la première fois que Somael voyait autant de monde, des centaines et des centaines de personnes au moins étaient présentes. L’objet de tous les regards, l’intérieur du brasier circulaire, était en contrebas. Cela donnait une allure de gradins à la couronne extérieure, qui permettait à Somael, encore jeune, d’observer ce qui s’y trouvait.
Onze autels se trouvaient dans le cercle. Des constructions toutes massives mais une structure unique à chaque fois. Toutes parementées de revêtement mystique. Toutes décorées de symboles et d’objets inconnus aux yeux du jeune garçon. Toutes captivantes. De ces autels, sept étaient en bordure intérieure du cercle de flammes et quatre se trouvaient plus au centre. Ceux du centre étaient répartis tels que trois se tenaient d’un côté, dans un triangle quasiment parfait, et un de l’autre, faisant face à la pointe du triangle. De nombreuses haies de flammes découpaient l’espace en contrebas, formant un enchevêtrement de lignes ardentes dans une organisation résolument géométrique. Somael reconnaissait un pentagone inscrit dans le cercle, une étoile inscrite à son tour dans le pentagone, une ligne centrale s’étirant sur cinq sixième de la longueur, mais également des formes régulières qu’il ne savait nommer. L’ambiance effrayante mais extatique, le chant assourdissant mais harmonieux, l’immensité déraisonnable de la pièce ou encore l’ornement excessif des autels, tout était accaparant. Mais ce qui passionnait le plus Somael et qui occupait actuellement son esprit était l’impressionnante diversité dans les couleurs des lignes embrasées.
Le rideau de feu circulaire aux bords duquel il se tenait était un délicat mélange de rouge, d’orange et de jaune. Des flammes telles qu’il les connaissait dans une cheminée ou sur la mèche d’une bougie. Des flammes classiques, ordinaires et pour lui uniques jusqu’alors. Mais les flammes qui dessinaient le pentagone et l’étoile étaient, elles, d’un rouge plus sombre, funeste, sans le moindre éclat de jaune. Elles oscillaient rapidement entre le pourpre et le carmin. D’un autre côté, les formes inconnues, elles, étaient dessinées par un brasier bleu très profond, dont les pointes étaient si foncées qu’elles se fondaient dans l’obscurité de la pièce au lieu de l’éclairer. Des notes de violet apparaissaient parfois et disparaissaient aussitôt, comme pour ne pas troubler l’uniformité de ce feu. Cependant le plus étonnant, et ce qui faisait naître le plus de questions dans l’esprit de Somael, était la couleur des flammes de la ligne centrale. Un blanc épais et sinistre au cœur, un vert pâle en bordure et entre les deux des volutes noires allongées, nettes, bien que toujours en mouvement.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Les questionnements émerveillés du jeune garçon prirent brusquement fin lorsque toute la salle fut parcourue d’un frisson d’excitation et que le chant prit en intensité. Il redressa sa posture, se concentra sur son chant et scruta l’autel central isolé, l’Autel de la Réflexion. La naissance allait commencer. Le Grand-Samahin venait de bouger.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
À cet instant, Somael se hissa discrètement sur la pointe des pieds, les yeux écarquillés d’admiration rivés sur Néron et Kalem, les deux élus du village qui avançaient lentement vers l’autel. L’excitation de la foule autour de lui ne cessait de monter. Les deux frères semblaient plus grands, plus imposants, presque irréels sous les lueurs enflammées. Ils marchaient avec une assurance que l’enfant enviait en silence, comme s’ils étaient nés pour ce moment. Leurs visages fermés ne trahissaient ni peur ni doute, seulement une détermination profonde. La lumière rougeoyante et bleutée des symboles géométriques projetait des ombres ajoutant une touche d’étrangeté à ce lieu mystérieux, mais Somael n’avait d’yeux que pour ces deux silhouettes qui s’approchaient du bassin. Leur démarche, posée et assurée, le fascinait. Lorsqu’ils atteignirent le bord du bassin, il retint son souffle, les voyant s’immerger dans le liquide sombre et épais qui leur montait aux genoux.
Autour de Somael, les adultes, comme hypnotisés, observaient eux aussi le spectacle solennel. Dans le cœur du garçon, une admiration nouvelle se formait : à cet instant, les deux frères n’étaient plus seulement des héros, mais des êtres investis d’une puissance sacrée, prêts à éveiller des forces qu’il ne comprenait pas encore. Le chant continuait de s’intensifier, vibrant dans toute la salle, et le Grand-Samahin lui-même semblait suspendu à l’incantation, prêt à sceller leur destin.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
La mère du futur Prétorien, ainsi que deux autres fidèles, se tenaient également près de l’autel. Tous trois à genoux. Le Grand-Samahin prononça quelques paroles et fit signe aux trois de se relever. La mère s’avança entre les deux fidèles, puis récita des psaumes, fermant les yeux et écartant les bras. Les fidèles prirent alors délicatement les bras de la mère, d’une main au niveau de son poignet. Leur autre main, à leur ceinture, sortait maintenant un poignard rituel. Ils sectionnèrent chacun un membre à hauteur du coude, sans grande difficulté, tandis que la mère hurlait ses psaumes. L’horreur de la scène n’entraîna aucune réaction de l’assemblée, le chant de la salle continuait, imperturbable, ce n’était que le préambule des pratiques occultes du clan. Pendant que la mère tombait à genoux, continuant son poème, les fidèles donnèrent les bras détachés au Grand-Samahin puis se retournèrent et saisirent chacun une lourde construction de métal d’où émanait difficilement une épaisse fumée grise. La même torsion experte sur ces étranges objets ouvrit les portes de leur encombrant encensoir, libérant alors des nuages d’un miasme lourd qui montait péniblement en colonne vers le plafond de la salle. Pendant ce temps, le Grand-Samahin, tenant un bras dans chaque main, s’avança vers l’immense pile de crânes qui s’élevait du centre de l’autel. Il prononça une première incantation et des symboles recouvrant la peau des membres mutilés s’illuminèrent d’un blanc macabre. Il prononça alors une seconde incantation en touchant la pile de crânes du bout des mains inanimées. Le flamboiement des symboles sur les bras sembla se propager à tout l’autel. Des symboles gravés à même le revêtement brillaient maintenant avec ardeur, faisant luire l’ensemble de la structure.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
L’épouvantable office continua. Le Grand-Samahin descendit de l’Autel de la Réflexion, lentement, et passa devant la mère toujours agenouillée. Il continua alors son chemin vers le rideau de flammes. Arrivé sur les bords du cercle extérieur, il fut rejoint par les deux fidèles qui portaient maintenant les imposants encensoirs sur le dos. Il entama alors un tour du cercle par sa gauche. Cela le fit arriver devant l’Autel de l’Esprit, ou l’attendait un immense baquet rempli de cervelles, de langues et d’yeux provenant de divers animaux. Une incantation suivie d’un geste réalisé du bout des mains sanguinolentes provoqua l’illumination des symboles de l’autel et du baquet. La cérémonie continua. Ensuite venait l’Autel du Mantra. Le Grand-Samahin passa devant, s’arrêta devant mais n’y monta pas. Trois bourreaux entourant deux prisonniers, liés dos à dos et bâillonnés, se mirent à psalmodier et exécutèrent les deux condamnés. L’autel brilla à son tour et le chemin liturgique du Grand-Samahin et de ses deux fidèles reprit.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
Le suivant était l’Autel du Corps, où un baquet rempli de poumons d’animaux attendait. Le même sacrement, le même toucher, provoqua le même effet, et la triade continua son office. Ensuite l’Autel du Chakra, où deux prisonniers furent exécutés, et après l’Autel de l’Incarnation, où un colossal vase rempli de sang attendait et reçut les dernières giclées de sang des mains exsangues. La procession avait parcouru la moitié du cercle et la fumée qui s’échappait des encensoirs avait commencé à remplir abondamment cette partie de la salle. Somael chantait encore mais ses poumons le brûlaient, il y avait quelque chose dans cette fumée qui la rendait plus corrosive, plus putride que tout ce qu’il avait connu. Il avait d’ailleurs vu les fidèles de près lorsque la procession était passée à son niveau et leurs mains, tirées vers l’arrière pour maintenir au mieux les imposants encensoirs, étaient maintenant couvertes de cloques, la peau décharnée. L’autre moitié de la cérémonie avait pris de longues minutes : d’abord un arrêt à l’Autel de l’Aura, avec un sacrifice, ensuite un baptême d’un baquet de tripes à l’Autel du Wuxci, un autre sacrifice devant l’Autel de la Conscience et enfin le dernier sacrement, cette fois autour d’un baquet rempli de cœurs, à l’Autel de l’Âme.
Ountum’he, ountum’he, … Ountum’he, ountum’he…
De retour devant la mère, qui n’avait pas cessé de psalmodier à genoux dans une mare de son propre sang, le Grand-Samahin prononça un chant d’une voix qui semblait peu à peu provenir de la salle elle-même. Déposant délicatement les bras de la mère sur ses genoux, il sortit alors de sa ceinture un long couteau gravé de toute part. Les bras semblaient briller pour Somael, et il ne savait dire si cela provenait des symboles tailladés dans leur chair, ou des membres eux-mêmes tant tous les symboles semblaient se confondre à mesure qu’ils s’étaient desséchés. Qu’importe, ses yeux étaient fixés sur cette lumière et il ne parvenait pas à s’en détacher, captivant son esprit. Le chant exalté se réverbérant dans la salle lui paraissait maintenant aussi naturel et aussi enveloppant que l’air empli de fumée qui occupait l’immense pièce. Le couteau dans les mains du Grand-Samahin se mit alors à luire plus fort encore que les bras de la mère. L’espace d’une seconde, cette nouvelle lumière vint happer le regard de Somael, et la suivante la tête de la mère tomba à ses genoux.
L’obscurité alors. Bien que les flammes soient toujours là, les mêmes rideaux de couleurs que lorsque Somael avait franchi l’arche menant à la pièce, l’air lui parut soudainement sombre. Il observait péniblement autour de lui, écoutait, et attendait. Il distinguait difficilement le Grand-Samahin qui était maintenant devant la pile de crânes, la tête à la main. Ce fut alors la sensation d’un choc, d’un réveil brutal et forcé, qui envahit Somael. Il inspira de l’air à pleins poumons alors que la salle s’illuminait d’un coup, tous les symboles des autels brillant maintenant de mille feux. Le Grand-Samahin était devant la pile de crânes que cette nouvelle tête venait de rejoindre.
Les deux fidèles qui avaient fait la procession en compagnie du Grand-Samahin avaient escaladé les quelques marches menant à l’autel central pendant l’obscurité. Ils déposèrent à présent les encensoirs dans le liquide opaque qui remplissait un bassin surélevé. Les deux frères étaient à genoux dans ce bassin, silencieux. Le liquide, qui pour Somael avait l’apparence de la boue mais la couleur du vin, s’agita, puis se mit à bouillir. Le Grand-Samahin commença alors une marche depuis la pile de crânes vers l’autel central. Il se mit à chanter et tous se turent. Plus il se rapprochait de l’autel, plus le liquide s’agitait, semblant se tordre comme pris de vie. À quelques pas du bassin, alors que le chant du Grand-Samahin était maintenant tout ce qui semblait exister pour Somael, l’étrange liquide enveloppa les deux frères, les faisant disparaître, comme dévorés par cette funeste mélasse.
Un cri. Il provenait du Grand-Samahin positionné devant le bassin revenu au calme. À ce cri Somael émergea une seconde fois. Il était essoufflé, comme après un effort, et se plia légèrement, les mains sur les genoux, pour reprendre son souffle et ses esprits. Le silence dans la salle était palpable. Il remarqua alors que tous les fidèles, des porteurs aux bourreaux, s’étaient donné la mort pendant le chant. Leurs corps à genoux pliés sur la lame qu’ils s’étaient enfoncé dans l’abdomen. Alors que son esprit essayait de donner un sens à l’horreur de la scène qui s’étalait à présent devant lui, la salle retournait lentement à l’obscurité. Les symboles juste avant illuminés étaient désormais éteints, sans vie, et même les flammes semblaient maintenant mourir peu à peu.
Tandis que la dernière lueur disparaissait, provenant jusqu’alors de quelques flammes encore tremblotantes sur les lignes au sol mais maintenant inanimées, le bassin, lui, reprit vie. C’était un corps, Somael en était certain. Il ne pouvait distinguer avec précision ses formes, ni même le visage de l’individu, mais il était certain qu’une personne était en train de se lever du centre du bassin. Il reconnaissait clairement la silhouette d’un homme, mais il réalisait alors qu’il n’avait en commun avec cette chose que la silhouette. La créature était d’apparence extrêmement musclée, elle se tenait désormais devant le Grand-Samahin et le dépassait d’un bon tiers. Comme pourvue d’une peau transparente, les détails de ses muscles apparaissaient à la lumière, cachés uniquement par endroit par un assemblage osseux comme si elle était habillée d’un squelette difforme.
L’âme et l’esprit de l’un avaient dévoré ceux de l’autre. Le corps du dévoré avait consumé et s’était enrichi du corps du dévoreur. De deux corps, un seul. De deux frères, un être nouveau. Les souvenirs de l’un, le cœur de l’autre. Debout se tenait à présent un soldat défunt immortel. L’assemblée émerveillée contemplait respectueusement l’apogée des arts et secrets du clan.
Un Prétorien était né.
Une nouvelle dans l’univers de 3ème Aube par F.E Nebary, Florian et l’équipe du Projet CarTylion.
Illustrées par Quentin et Camille.
D’après l’univers de Florian Desfougères et F.E Nebary.
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- Sortie de la partie 1 « Hiver » le 23/10/2020
- Sortie de la partie 2 « Printemps » le 30/10/2020
- Sortie de la partie 3 « Été » le 14/11/2020
- Sortie de la partie 4 « Automne » le 20/11/2020
- Sortie de l’Épilogue le 27/11/2020
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Bonne lecture !
Pour en savoir plus sur la nouvelle
Vous avez lu et apprécié la nouvelle Ountum’he ? Voici quelques informations pour aller plus loin suite à votre lecture de ce texte. Nous allons d’abord vous en dire plus sur la création de cette nouvelle, puis nous développerons quelques éléments de contexte de notre univers.
Création de la nouvelle
La création de la nouvelle Vinn est racontée dans un article que vous retrouverez sur notre blog.
Cet article raconte comment on passe d’une inspiration, de l’envie de raconter une histoire dans tel contexte, à une nouvelle écrite et publiée sur notre site, avec cinq illustrations exclusives.
L’objectif de cette nouvelle était de présenter la guerre de la Grande Infamie, car c’est la première grande histoire que nous racontons dans notre univers. Aman, qui est le principal auteur de cette nouvelle, a eu l’idée de présenter cette guerre à travers les yeux d’un personnage, Vinn, qui fait partie de l’armée de l’Inquisition.
Ce choix était intéressant à plusieurs titres :
- avoir le point de vue de l’Inquisition permettait de rendre moins unilatéral l’histoire présenté, en effet plusieurs autres nouvelles et le premier roman sont déjà prévu pour montrer d’autres points de vue que celui-ci ;
- suivre l’évolution d’une jeune fille au sein de l’armée de l’Inquisition met en avant l’endoctrinement qui est propre à cette armée ;
- connaître le déroulement de la guerre d’après ce qu’en comprend un soldat est à la fois très complet dans l’expérience de la guerre et à la fois très incomplet dans la vision globale sur la guerre et ses enjeux (politiques, économiques, personnels, …), ce qui nous permet de ne pas tout vous dévoiler dès la première histoire ;
- faire l’origin story d’un personnage donne toujours envie de découvrir la suite de son histoire.
Une fois cette idée validée, le découpage de la nouvelle est venu assez naturellement, la Grande Infamie étant divisée en quatre périodes, un prologue étant indispensable pour situer l’histoire et pour être partagé sur différentes plateformes, et un épilogue rassurant le lecteur sur l’issue de la guerre pour le personnage et ouvrant de nouvelles perspectives.
Il y a ensuite eu une phase d’écriture par Aman, puis les phases de relecture : une première relecture collective de l’histoire pendant laquelle de nombreux ajustements ont été faits, notamment suite à une construction plus aboutie des mouvements de troupes pendant la guerre, et qui a donné lieu à une phase de réécriture de certaines parties, puis une deuxième relecture purement orthographique et syntaxique pour trouver les plus belles formulations.
Ces différentes phases sont indispensables pour que l’histoire corresponde à ce que l’on souhaite raconter, et pour que la nouvelle soit au niveau de qualité que l’on souhaite délivrer dans nos créations.
Enfin, pour accrocher le lecteur à une histoire, il est important de l’illustrer. Ce n’est pas indispensable direz-vous, mais nous présentons notre univers et cela nous paraît important d’apporter un support visuel pour que le lecteur en ressente l’ambiance. Pour cela, et pour faciliter la mise en page sur notre site, nous avons choisi de faire une illustration par partie de la nouvelle. Ces illustrations devaient retranscrire à chaque fois l’ambiance de la saison de la guerre dans laquelle on se trouvait, grâce à la palette de couleurs utilisée notamment.
- Hiver : L’illustration présente le contraste entre la neige abondante blanche dans la nuit bleue et les cavaliers de l’Inquisition resplendissants dans leurs armures pourpre et or. On comprend dans cette illustration l’admiration qu’a pu ressentir Vinn pour cette armée, et son dieu phénix.
- Printemps : Vinn s’instruit dans la bibliothèque, sa foi se construit, elle ressemble encore à une enfant et la lumière apportée par la lampe représente la lumière de sa foi qui grandit.
- Été : Dans la chaleur étouffante de la tente, Vinn doit dire adieu à Coraln, son mentor depuis qu’elle est dans l’armée. Vinn apparaît en armure et une larme brillante à l’œil, on ressent profondément sa tristesse.
- Automne : L’automne est caractérisée par la pluie qui ne s’arrête pas et la grisaille constante, on voit Vinn, devenue jeune femme, lasse, en haut du fort où elle attend la fin de la guerre. La mélancolie automnale est l’émotion parfaitement véhiculée par cette illustration.
Après avoir publié la nouvelle, et lors de l’écriture de cette page, nous avons souhaité rajouter une illustration représentant Vinn dans sa propre armure de l’Inquisition. Cette illustration a demandé un peu plus de travail que les autres car il fallait créer cette armure, et donc plus largement les armures de sa division, celle du Phénix Protecteur.
Ainsi, de nombreuses personnes de l’équipe ont participé à la création de cette nouvelle, dont notamment : Florian pour la construction de l’histoire et des illustrations, Aman pour l’écriture, Olivier et Véïa pour les illustrations et Fleur pour la relecture et la mise en forme sur le site. La création de cette nouvelle s’est étalée sur 6 mois, avec d’autres projets en parallèle bien entendu.
Le personnage de Vinn
Le personnage de Vinn a été créé spécialement pour cette nouvelle, il est en effet toujours intéressant d’apprendre comment un personnage a été créé car cela influence sa construction, son caractère, …
Vinn est une jeune fille qui est née au Benise, un pays Évêché de l’Inquisition, c’est-à-dire un pays qui est sous la protection militaire de l’Inquisition. Elle est d’une famille pauvre et va s’enrôler dans l’armée au début de la Grande Infamie, voyant là une opportunité de s’illustrer, d’honorer Azor mais aussi de sortir de sa condition.
Elle est très jeune quand elle rejoint l’armée et va donc se construire entièrement dans cet environnement : sa famille est remplacée par sa supérieure hiérarchique, Coraln, la guerre remplace ses jeux d’enfant, et l’Inquisition est sa patrie. Cette situation implique nécessairement un manque de recul de la jeune fille, qui vit pleinement en phase avec les préceptes militaires et religieux de l’Inquisition. On assiste donc à son endoctrinement progressif au cours de l’histoire, notamment lors des deux premières saisons.
Concernant le divin, il faut bien comprendre qu’il est beaucoup plus accessible en 3ème Aube et donc qu’il est plus raisonné d’avoir la foi. En effet, les dieux existent réellement et se matérialisent dans différentes actions, il est donc tout à fait objectif de statuer l’existence d’un dieu, et donc facile de le prier. Cependant, il reste un côté évidemment très subjectif dans l’interprétation des volontés des différents dieux, dans l’estimation de leur pouvoir et de leur volonté de l’utiliser. Ainsi, l’Inquisition est une organisation militaire et économique totalement soumise à sa foi en Azor et qui tourne au fanatisme tant les pouvoirs qu’ils lui prêtent sont supérieurs aux manifestations réellement observées de sa puissance.
Vinn a donc réellement la foi en Azor. Elle se repose de plus en plus sur son dieu et ce malgré l’adversité. Elle garde toujours l’impression que l’Inquisition est inébranlable, imbattable en dépit des défaites. Le dieu Azor est idéalisé, sa puissance largement surestimée, et cette perception est tout à fait subjective et représentative de ce que pensent les soldats de l’Inquisition.
La vision de la nouvelle peut sembler manichéenne dans sa présentation de la guerre, mais lorsqu’on se rend compte que Vinn est totalement embrigadée dans l’Inquisition, et que c’est sa perception de la réalité que nous expérimentons, il est alors logique de voir la guerre en ce sens. De plus, comme on le disait plus tôt, Vinn est loin d’avoir toutes les informations sur les tenants et aboutissants de la guerre, et il est plus facile pour le commandement que les soldats n’aient qu’une vision simple des combats qu’ils livrent.
Au cours de l’histoire, un autre trait de caractère de Vinn ressort : son ambition. C’est cette ambition qui l’a poussée à rejoindre l’armée dès le début, et elle va la mener à prendre de plus en plus de responsabilités au cours de la guerre. Ce sera notamment son moteur pour surmonter la perte de Coraln et continuer son travail auprès de l’Inquisiteur Pourpre. À la fin de la nouvelle, on quitte Vinn à l’obtention de son premier grade. Cette réussite est une première pour elle, et son aventure au sein de l’armée ne fait que commencer…
Vous retrouverez (et reconnaîtrez) ce personnage dans d’autres histoires et créations du Projet CarTylion, par exemple dans un add-on du jeu Conseil de Guerre.
Le contexte de Vinn en 3ème Aube
La Grande Infamie
La Grande Infamie est la guerre qui a déchiré la Ligue pendant plus de 6 ans. C’est une guerre civile au sein de la Ligue (une coalition de pays), elle oppose l’Inquisition à un soulèvement de peuples mené par les Clans de Sorciers qui parsèment la Ligue.
La guerre est divisée en quatre saisons qui sont dues à un sort lancé par les sorciers au déclenchement de la guerre : ces saisons durent plus d’un an, accentuées par le sort, elles sont destructrices.
L’hiver est saisissant pour l’Inquisition, avec des tempêtes de neige qui paralysent toutes les troupes. L’objectif pour les Sorciers était que les pays du Sud ne puissent pas intervenir le temps de la chute du Nord et de la mobilisation des troupes. À ce moment-là, l’Inquisition pense que ses ennemis vont attaquer par la mer, notamment car leur forteresse gardant le Golfe de l’Humanité s’était faite attaquer au tout début de la guerre. Ce n’est pas ce qu’il s’est passé comme vous avez pu le voir dans la nouvelle, et les plans de leurs ennemis n’ont pas toujours été très clairs pour l’Inquisition.
Ensuite est venu le printemps, un printemps prolifique, qui permet l’activation des Ombres et enclenche le développement de tout l’environnement (y compris des cultures), et plus précisément les monstres et créatures agressives. Cela rend l’environnement encore plus dangereux qu’en temps normal et pousse les hommes à rester à l’intérieur des villes fortifiées.
Qui sont les Prédateurs ?
Ceux que l’on appelle les Prédateurs sont une race des Rêveurs inspirés des Loups-garous. Peuple martial, ils ont fait un long chemin pour partir à la conquête d’un nouveau territoire, et les populations locales ne sont pas habituées à les avoir dans les parages. Pour en savoir plus sur eux et sur leur rôle dans la guerre, retrouvez les articles avec l’étiquette « Prédateurs » sur le blog.
L’Inquisition est alors un peu en attente de la suite, elle ne sait pas vraiment ce qu’il se passe, et pour cause car ses ennemis cherchent à l’isoler du reste de la Ligue. Benise est le point d’accès par lequel l’Inquisition va se faire envahir.
Un été étouffant intervient ensuite, au moment où les troupes adverses remontent jusqu’en Edan, le cœur de l’Inquisition, les troupes de l’Inquisition, dont celle menée par Coraln, n’arrivant pas à les arrêter.
En automne, les torrents de pluie font durer les jours comme une éternité tandis que les troupes de Benise ont perdu toutes leurs batailles et attendent de savoir si la capitale va tomber ou bien si une reconquête est encore possible.
La capitale de l’Inquisition a-t-elle été prise ? L’Inquisition est-elle défaite ? Ou bien la guerre s’est-elle retournée ? La Ligue peut-elle se reconstruire ?
Pour connaître la suite de l’histoire et la fin de la guerre, rendez-vous dans nos prochains projets !
L’armée de l’Inquisition
Avec Vinn, nous partons en immersion dans l’armée de l’Inquisition, et plus précisément au sein de la division du Phénix Protecteur. L’Inquisiteur Pourpre est lui de la division du Phénix Vigilant. En effet, l’armée est divisée en 12 divisions avant la Grande Infamie. Ces divisions sont des corps avec une histoire et des missions précises.
Intéressons-nous plus précisément à celles de Vinn :
Phénix Protecteur et Phénix Vigilant, les deux divisions de Vinn
Le Phénix Protecteur est la 12ème Division de la Grande Armée de l’ODAI. C’est la dernière division créée avant la Grande Infamie. Du fait de l’absence d’historique et de faits d’armes mais aussi à cause de sa mission de protection et de maintien des territoires extérieurs au Grand Edan, c’est la division la moins prestigieuse de la Grande Armée. Comme elle est composée d’une part importante de population extérieure au Grand Edan et non citoyenne de l’Inquisition à la base, l’embrigadement religieux y est particulièrement appliqué, comme on a pu le voir dans la nouvelle.
Le Phénix Vigilant est la 10ème division de la Grande Armée de l’ODAI. C’est une division dont la mission est de s’assurer que le territoire de l’Inquisition n’est pas envahi, ses soldats tiennent les frontières et sont responsables des signaux de communication en cas d’invasion. Elle a été créée avant la Ligue, en effet elle date de la dernière guerre avec l’Ery, le puissant voisin de l’Inquisition.
L’Inquisiteur Pourpre, qui est-il ?
Monseigneur Relnac est un Champion d’Azor, c’est-à-dire un homme qui a un lien particulier avec le dieu, ce qui fait de lui un très puissant magicien invocateur de la flamme.
Il est particulièrement connu pour s’être illustré, lors de ses jeunes années, dans un combat pendant lequel le commandant de sa cohorte a été tué et où il a remobilisé les hommes, démontrant ses pouvoirs avec une fougue impressionnante et reprenant le commandement de l’unité. Il a depuis connu une fulgurante ascension dans l’armée et a de nombreux faits d’armes à son actif, qui lui ont valu le surnom d’Inquisiteur Pourpre et sa renommée en Benise et au-delà.
Il fait partie de la division du Phénix Vigilant et en est lieutenant supérieur, il a donc sous ses ordres 10 cohortes d’environ 1000 hommes, en tout cas au début de la guerre.
Mœurs légères dans l’Inquisition, exception ou réalité ?
Dans la nouvelle, on a vu Vinn passer du bon temps avec des hommes, et sans que cela semble être contraire à ses principes religieux. Comment cela se fait-il ?
Physiologiquement, il faut voir que, chez les Rêveurs, les femmes ont des « chaleurs » (des périodes de fertilité) qui sont annuelles et non mensuelles comme chez les humains dans la réalité. Cela implique deux effets principaux : en-dehors de leur période de chaleur qui est bien délimitée, elles ne sont pas fertiles et n’ont donc aucun risque de tomber enceinte lors d’aventures sexuelles, deuxièmement la période des chaleurs est une période importante pour une femme car elle est plus rare.
Culturellement, l’homme et la femme ont une importance égale dans la conception d’un enfant, en effet il est admis que la présence de l’homme (surtout au moment de la création du Vitellien) est indispensable pour éviter que les Ombres passent par l’enfant et donc pour lui assurer un développement sain. Cela est culturellement très important et certaines femmes vont jusqu’à se suicider (ou se faire tuer…) si leur mari décède pendant la grossesse par exemple.
Ainsi, dans l’Inquisition et comme plus largement dans la Ligue, la notion importante est surtout celle de foyer dans lequel les enfants sont élevés, mais le sexe n’est pas quelque chose qui est réservé au foyer, on voit aussi par exemple des relations homosexuelles qui sont tolérées tant que les deux participants ont bien un foyer hétérosexuel à côté.
Il est donc tout à fait admis que des soldats couchent ensemble, cela n’est pas quelque chose de défendu, en-dehors bien sûr des règles de sécurité et de discipline propres à l’armée qui cadres ce genre de comportement et stipuleront notamment que l’activité sexuelle est réservée à certaine situation au camp de base.
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