Cet été, nous sommes allés à Chamonix, et à cette occasion, nous en avons appris un peu plus sur l’histoire de l’ascension du Mont-Blanc. Je vais donc tâcher de vous raconter cette épopée française extraordinaire à la conquête du plus haut sommet d’Europe occidentale !
L’épopée vers le sommet
Dans les Alpes, un sommet fait rêver, c’est le Mont-Blanc. Avant les premières ascensions, la mesure est imprécise et atteint 4787m, la dernière mesure en date donne aujourd’hui 4808m.
Qui a fait la première ascension ?
C’est Horace-Bénédict de Saussure qui a initié la course à la première ascension en promettant une récompense aux premiers alpinistes qui le guideront au sommet.
La première ascension reconnue a eu lieu le 8 août 1786 par le Docteur Michel Paccard et Jacques Balmat, deux Chamoniards d’origine qui avaient déjà essayé de gravir le Mont-Blanc chacun de son côté auparavant ou dans d’autres équipes. Ils sont partis le 7 août au soir, ont bivouaqué dans la montagne et sont arrivés au sommet le 8 au matin.
L’année suivante, Saussure souhaite monter lui-même au sommet, avec une cordée de guides très nombreuse (pas moins de 20 personnes au total), dont Balmat. Il réalise alors la première mesure de l’altitude depuis le sommet.
D’autres ascensions ont ensuite eu lieu, avec parmi les faits notables la première femme qui a atteint le sommet, Marie Paradis, le 14 juillet 1808, guidée par plusieurs alpinistes qui avaient déjà fait l’ascension.
Accident et création de la Compagnie des guides de Chamonix
La dixième ascension en 1820 a été le théâtre du premier accident important : la météo est défavorable mais les clients souhaitent quand même aller au sommet, leur cordée coupe le vent et déclenche une avalanche qui emporte tout le monde. Les trois guides Auguste Tairraz, Pierre Balmat et Pierre Carrier qui étaient en tête sont tombés dans une crevasse et n’ont pas pu être sauvés par le reste de l’équipage.
Un fonds de solidarité est mis en place en 1821 au profit des familles endeuillées, c’est la création de la Compagnie des guides de Chamonix et de sa Caisse de Secours. Elle est alors composée de 34 membres, tous guides, qui se rassemblent pour cotiser à un fonds de solidarité destiné à « secourir les Guides, ou la famille de ceux à qui il serait arrivé quelques accidents, ainsi que les Guides qui, n’étant plus en état de servir eu égard à leur vieillesse ou autres circonstances, seront dans le besoin ».
La Compagnie des guides de Chamonix a donc aujourd’hui 200 ans
Depuis 200 ans, la Compagnie des guides de Chamonix est donc garante de la sécurité non seulement financière, mais aussi morale des guides alpinistes.
En 1930, Roger Frison-Roche est le premier guide « étranger » à intégrer la Compagnie, et par « étranger » on entend pas né à Chamonix, ni dans les Alpes, mais bien un parisien (avec une famille d’origine savoyarde quand même) ! Grand aventurier, savoyard dans l’âme, il arrive à Chamonix à 17 ans et se fait vite connaître dans la vallée, il devient guide 7 ans après. Écrivain et photographe, il gravit le Mont-Blanc en 1932 et participe à la première émission radio depuis le sommet. Il a laissé une grande empreinte sur la vallée, et une exposition lui était dédiée pendant la célébration des 200 ans de la Compagnie des guides cet été.
La Compagnie des Guides de Chamonix compte en 2021 160 guides de haute montagne et 60 accompagnateurs en montagne. Environ 3 à 5 nouveaux professionnels intègrent la Compagnie chaque année.
La conquête par les airs
Pour atteindre le sommet d’une montagne, il existe une autre voie, celle des airs.
En février 1914, Agénor Parmelin est le premier aviateur à survoler le massif du Mont-Blanc, et se maintient pendant un quart d’heure à 5 540 mètres d’altitude, avec un passage entre le sommet et le Mont Blanc de Courmayeur.
Le 13 août 2003, en pleine canicule, grâce à des courants thermiques exceptionnels, sept parapentistes français réalisent une première en se posant au sommet du Mont Blanc.
Et aujourd’hui ?
Le Mont-Blanc reçoit près de 20 000 alpinistes par an avec près de 500 alpinistes sur certaines journées.
L’itinéraire le plus fréquenté, la voie normale, passe par le refuge du Goûter, il est considéré comme long mais « peu difficile » pour un alpiniste entraîné et habitué à l’altitude.
Et voilà comment des hommes et des femmes ont conquis le plus haut sommet de France, c’est inspirant n’est-ce pas ? Cette histoire passionnante vous a donné envie de devenir alpiniste ? Dites-le nous en commentaire !
Pour plus de renseignements sur la station de Chamonix et la Compagnie des guides :
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