À notre époque, il est virtuellement impossible de créer une œuvre à 100% originale.
Lorsque l’on crée, on est influencé par tout ce que l’on a consommé avant. Et ce dans tous les domaines créatifs, du réalisateur de cinéma en train de peaufiner ses storyboards au chanteur amateur sous sa douche, en passant par le candidat d’une émission de cuisine, coincé entre le caméraman et le Chef braillard. Ou encore l’illustrateur dans un projet transmédia indépendant comme moi-même écrivant ces lignes…
Même si le terme qui vient naturellement serait “influence”, les artistes, ayant conscience du phénomène et cherchant à le maîtriser plutôt qu’à le subir préfèrent le mot “référence”.
Ce ne sont pas toujours des influences obscures, certaines références sont admises par tous, instinctivement. Par exemple, lorsque l’on dessine un personnage, il est vital d’utiliser des références anatomiques afin d’avoir des proportions correctes et reconnaissables. L’œil humain est tel qu’une erreur d’anatomie dans un personnage saute immédiatement aux yeux. Et n’allez pas croire que les styles plus “cartoon” échappent à la règle; ils ont tous des codes à respecter. Pour sortir un peu du dessin, c’est ce qui donne le phénomène de “l’uncanny valley” en robotique : les robots qui ont une forme proche des humains nous apparaissent comme dérangeants, voire monstrueux, car nous voyons leurs imperfections instinctivement.
À l’inverse, un artiste cherchant un effet dérangeant tordra les règles anatomiques volontairement, dans le genre du “body horror” par exemple.
Un univers, aussi exotique et fantastique soit-il, sera toujours un écho du monde réel. George R.R. Martin s’est inspiré de l’histoire de notre monde pour écrire ses romans du Trône de Fer, notamment de la Guerre des Deux Roses d’Angleterre, mais également d’autres œuvres littéraires comme la saga des Rois Maudits de Maurice Druon.
Pour ceux intéressés par les types d’univers que l’on peut créer ainsi que leurs codes, je conseille la chaîne Youtube “Imaginarium” qui en décrit certains, avec cartes et narration. Que vous soyez fan de steampunk, biopunk, medieval fantasy ou même horreur lovecraftienne, au moins un épisode éveillera votre curiosité.
Dans son ouvrage Le héros aux mille et un visages, Joseph Campbell a créé la théorie que chaque histoire de l’humanité suit une structure commune.
Un jeune cinéaste du nom de George Lucas appliqua cette théorie à son histoire “Star Wars” de manière si efficace que le scénario de “Star Wars : un nouvel espoir” est maintenant enseigné dans toutes les écoles de cinéma du monde ! Cette référence littéraire, combinée à sa passion d’enfance pour les séries de Science-Fiction comme Flash Gordon l’auront mené au succès.
Une culture riche apporte l’inspiration, et crée des ponts entre les disciplines. Tolkien n’aurait pas créé le Seigneur des Anneaux s’il n’avait pas été passionné par la linguistique !
La beauté de l’art, c’est qu’il se nourrit de toutes les connaissances de l’artiste. Il ne faut pas sombrer dans le pessimisme, penser qu’il n’est plus possible de créer, que tout a déjà été fait : ce n’est pas parce que les ingrédients sont communs que le résultat final sera le même.
Amis créateurs, consommez des histoires, des musiques, et tout ce que vous aimez, votre travail n’en sera que meilleur !
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1 reply on “Les références dans le travail artistique”
[…] Pour arriver à ce résultat, j’ai dû aller chercher des références aussi bien chez les fourmis que chez les abeilles notamment pour l’évolution de l’insecte. […]
– Article Deux mois à dessiner les créatures de 3ème Aube