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Date : 5 août 2022

Lucky Luciano, un mafieux à Paris

Au détour d’une rue dans Paris, un passage se dessine sur notre droite, surmonté d’une inscription « Cour et Passage des Petites Écuries », et là un endroit nous appelle… cet endroit c’est la planque de Lucky Luciano.. ou alors c’est une pizzeria ? On va s’approcher pour voir. Vous venez avec nous ?

Qui est Lucky Luciano ? Un mafieux bien sûr !

Lucky Luciano, ou Charlie Luciano ou encore Salvatore Lucania de son vrai nom, est un célèbre mafieux, originaire de Sicile et ayant réussi aux États-Unis, devenant l’équivalent du « Capo di tutti capi » (chef de tous les chefs), le parrain des parrains, aux États-Unis. Voici un petit résumé de son histoire.


Un jeune sicilien à New-York


Né en Sicile en 1897, 3ème enfant d’une fratrie de cinq, il est d’une famille très pauvre. Son père n’a qu’un seul but pour assurer l’avenir de ses enfants : partir aux États-Unis. Il réalise ce rêve en avril 1906 en arrivant à New-York. Ils s’installent dans un petit appartement au numéro 265 à l’est de la 10e rue dans le quartier juif du Lower East Side de Manhattan à New York, une destination prisée des immigrés italiens. C’est un quartier pauvre mais multiculturel avec des juifs, des italiens, des calabrais, des siciliens, mais aussi des irlandais, …

Salvatore, ne parlant pas très bien Anglais, a du mal à trouver sa place à l’école, qui était pourtant l’espoir de ses parents, l’école étant gratuite aux États-Unis contrairement à la Sicile. Le jeune Salvatore commence à travailler en-dehors de l’école en étant coursier, il commence aussi à voler pour se faire respecter. Il regroupe autour de lui une bande de jeunes avec qui il va dévaliser les boutiques et faire des vols à l’arrachée, mais ce ne sont pas encore des professionnels. La bande de Lucania se démarque des autres bandes car il protège les enfants juifs des autres, en l’échange d’une rémunération. La bande souhaite ensuite s’étendre en-dehors du quartier et va rencontrer d’autres gangsters, comme Franck Costello, qui restera son ami jusqu’à la fin de ses jours.


Les débuts du gang de Charlie Lucania


En 1915, plusieurs de ses camarades sont arrêtés par la police, comme Franck. Salvatore, quant à lui, est coursier pour des chapeaux (le métier un peu daté, non ?) et cache de la drogue dans ses livraisons. Il se fait lui aussi arrêter et fait un séjour en prison. C’est pendant ce séjour carcéral qu’il va changer son prénom : ce n’est plus Salvatore (pour éviter le surnom Sally qu’il trouve trop féminin) mais Charlie.

En 1917, le gang définitif de Charlie Lucania se forme, avec Franck Castello et deux jeunes juifs de son quartier, Siegel un gros bras et Lansky, qui sera son cerveau dans de nombreuses opérations par la suite. Vols, cambriolages, braquages, les choses sérieuses commencent alors. Fin 1918, le gang a déjà une vingtaine de membres, c’est devenu un empire du jeu et du pari clandestin.

Vue aérienne de New-York et du Lower Manhattan
New-York New-York… la ville de tous vos rêves !

Puis ce fut la Prohibition pendant les années folles, une période qui permet au gang de se développer considérablement.

Plusieurs versions différentes existent pour expliquer son surnom de « Lucky » (« le Chanceux ») :

  • Le fait qu’il ait survécu à un règlement de compte en 1929 par trois sbires d’autres mafieux (ou bien par la police, selon d’autres sources). Laissé pour mort, la gorge tranchée, il survit miraculeusement, gardant seulement plusieurs cicatrices sur le visage, dont une paupière endommagée, toujours à moitié fermée.
  • Sa chance aux courses car il misait souvent sur le bon cheval ;
  • Sa chance pour éviter la prison : de 1916 à 1936, Luciano s’est fait arrêter 25 fois pour des accusations d’agressions, paris illégaux, corruption et cambriolages mais n’a jamais fini en prison.
  • Ou bien simplement une mauvaise prononciation de son nom, Lucania, mais pour cela il a déjà changé son nom en Luciano.

La mafia, un marché avec des concurrents


Les concurrents principaux du gang de Charlie Luciano sont Joe Masseria et Salvatore Maranzano. Ce sont tous des italiens, plus vieux, émigrés à l’âge adulte, de la vieille école. Ils ne supportent pas les gars avec qui Luciano travaille, car ils ne sont pas siciliens, pire même pas italiens. Mais ils veulent s’associer avec Luciano, car il fournit toute la ville de New-York en alcool, il est puissant. La guerre entre les deux mastodontes est inévitable, et Luciano est entre les deux…

Plus le gang de Charlie prend de l’importance, plus les autres veulent qu’il se rallie à l’un ou l’autre. Fin 1927, ayant pris connaissance des avis divergents des différents gars de son groupe, Charlie décide qu’il faut s’allier au chef en place, le plus puissant pour l’instant, Joe Masseria.


 T’es le seul qui n’a pas peur de Joe the boss. 

ce que Joe Masseria dit à Charlie Luciano quand il accepte de s’associer à lui, à la condition d’être le n°2 de l’organisation et que Joe ne touche pas à son whisky.


Smugshot de Joe Masseria parrain de la mafia américaine
Joe the boss Masseria

Apogée de Charlie « Lucky » Luciano


Lucky Luciano ou Salvatore Lucania, parrain de la mafia américaine
Lucky Luciano, au sommet de sa gloire

En 1929, Lucky Luciano est au sommet du milieu criminel américain. Il organise une conférence du crime (on imagine que ce n’était pas le nom public) à Atlantic City avec tous les chefs mafieux du pays : New-York, Boston , Philadelphie, Detroit, Cleveland, Kansas City, New Jersey, Atlantic City, … Les deux parrains Masseria et Maranzano sont les deux grands absents de la conférence.

Toutes les décisions sont prises lors des balades quotidiennes sur la plage, parmi les plus importantes comme diviser équitablement le trafic d’alcool entre toutes les bandes. C’est une conférence très bénéfique pour Luciano qui s’impose en l’absence des deux mastodontes.

Devant l’influence grandissante de Luciano, Masseria pète un câble et convoque Luciano, il souhaite rompre le pacte en prenant des revenus sur son alcool. Le gang de Luciano se réunit et conclut que Masseria et Maranzano doivent sauter pour que Charlie soit au sommet.

Maranzano demande à rencontrer Charlie et lui demande de tuer Masseria, ce qui est un piège car dans le code sicilien, celui qui tue personnellement le chef d’une famille ne peut pas prendre sa suite. Charlie refuse et se fait tabasser gravement par les hommes de Maranzano.


Hommes en costumes et chapeaux melons - noir et blanc
Quand les parrains de la mafia sicilienne aux USA se réunissent

Krach de 1929, grande dépression et meurtres


Le krach de 1929 entraîne une baisse d’activité dans tous les domaines, le trafic de stupéfiants est l’activité qui s’en sort le moins mal, et bien sûr l’usure est florissante.

Charlie rencontre à nouveau avec Maranzano quelques années après leur précédente rencontre, et ils se mettent d’accord sur la nécessité de tuer Masseria. Cela se fera le 15 avril 1931 dans un restaurant, sans aucun témoin.

Maranzano s’autoproclame chef des chefs, au grand dam de tous les autres, qui ne lui reconnaissent pas la carrure nécessaire.

Foule dans la rue à New-York en noir et blanc
Krach de 1929, une crise américaine qui touche bientôt le monde entier

Charlie reprend contact avec tout le monde pour se mettre d’accord d’éliminer Maranzano. Mais celui-ci est bien protégé, ils ont donc prévu des tueurs à gage déguisés en agents fédéraux des impôts. En effet, Maranzano est un honnête citoyen et ne se méfierait jamais d’agents fédéraux. Il se fait donc assassiner et cela marque le début d’une nouvelle ère.


Charlie Luciano réunit à nouveau sa conférence des mafieux, il ne souhaite cependant pas être le Capo di tutti capi, bien qu’il en reçoive tous les honneurs, il préfère une sorte de gouvernement. Il souhaite mettre fin à toutes les querelles de gang, s’entretient avec chaque chef individuellement et garantit l’indépendance de chacun. La commission nationale du crime ainsi créée a un nom : l’Unione Siciliana.


La fin du règne pour Lucky Luciano


L’abrogation de la Prohibition en 1933 met fin à l’activité la plus lucrative de la mafieux, le trafic d’alcool. Cependant, ils s’y étaient tous préparés et se tournent maintenant à fond vers les jeux d’argent. Charlie est persuadé qu’il faut aller au-delà des frontières américaines et convainc ses pairs de faire un gros investissement pour obtenir le monopole du jeu à Cuba.

Mais la police américaine a commencé à leur chercher des noises, Al Capone est tombé en 1931 pour évasion fiscale et toutes leurs activités sont épiées. Parmi ces activités, nous n’avons pas encore cité la prostitution, qui est pourtant une activité très lucrative. En janvier 1936, la police a assez de preuves pour faire une opération sur les maisons closes de Luciano. Un procès plus tard, il est reconnu coupable et incarcéré pour 30 à 50 ans dans une prison de haute sécurité.

Photo en noir et blanc de nombreuses personnes dans un bar à l'abrogation de la Prohibition
Abrogation de la Prohibition… une nouvelle ère

En prison, ses associés lui rendent visite régulièrement et il continue à avoir un œil sur le business. Puis la 2nde guerre mondiale éclate et en 1941 les USA entrent en guerre. Lucky Luciano y voit une occasion de sortir de prison : la mafia contrôle les dockers et donc les ports, ils font donc croire à l’armée américaine à un sabotage des navires de guerre et proposent leur aide en échange de la libération de Charlie. L’état accepte à la condition que Charlie soit déporté en Italie. Il sort donc de prison le 2 février 1946 et prévoit de revenir gérer son business depuis Cuba. Il organise donc une réunion à La Havane fin 1946, sous le prétexte d’un gala en l’honneur de Frank Sinatra, pendant laquelle il accepte de prendre le nom officiel de Capo di tutti capi. Mais le gouvernement américain est mis au courant de sa présence à Cuba et il est obligé de retourner en Italie.

Il mourra d’une crise cardiaque en Italie en 1962, une mort tardive et naturelle, inespéré pour un mafieux aussi important.

Et alors ce restaurant ?

Oui parce que sans ce restaurant italien, que l’on peut même appeler une délicieuse pizzeria, nous n’aurions pas découvert cette histoire ! Alors qu’est-ce qu’on y trouve dans ce restaurant ? Des pizzas à la pâte typique napolitaine, et aux garnitures aussi généreuses qu’authentiques ! Tout simplement délicieux, y compris les desserts faits maison, les boissons (mention spéciale à la bière italienne pour l’ambiance, et le limoncello en digestif !), … le tout pour un prix tout à fait raisonnable étant donnée la qualité !


Bref, on vous recommande grandement ce restaurant Lucky Luciano. Nous étions à celui du 10ème arrondissement, mais il y en a un dans le 3ème et un dans le 17ème aussi, qui doivent être d’une qualité égale. Allez-y et dites que vous venez de notre part ! 😉



Voilà, j’espère que cet article a réussi ce deux en un : vous apprendre une histoire dans l’histoire et vous donner envie de découvrir ce très bon restaurant parisien ! J’ai beaucoup apprécié revisiter l’histoire américaine à travers l’histoire de la mafia italienne, c’était passionnant ! Qu’en avez-vous pensé ?


  • Et pour en apprendre plus sur Lucky Luciano :
Fleur
 
Découvrez Fleur, de l'équipe du Projet CarTylion. Elle gère la partie administrative de l'entreprise, le recrutement et la communication de notre startup !
Gestion et Ressources Humaines
 

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