Dans cet article je vais vous présenter ma vision du tatouage, mon apprentissage dans ce domaine, et comment une simple curiosité est ensuite devenue ma passion. Je suis aujourd’hui stagiaire en illustration au Projet CarTylion mais je sais que ma passion est le tatouage, et je vous raconte comment est née cette passion !
Découverte du tatouage et premier stage
Au départ je n’étais pas spécialement attirée par ce domaine, tout simplement parce que je ne me voyais pas vraiment « planter des aiguille dans la peau de gens pour leur dessiner dessus », des a priori basiques sur le tatouage. Cependant, ayant toujours aimé dessiner et ne sachant pas dans quel métier m’orienter, j’avoue avoir apprécié dès le départ le concept d’avoir une clientèle venant uniquement pour mon style de dessin et non un style imposé par des commanditaires comme on peut l’avoir dans beaucoup de métiers liés au dessin.
Je n’y connaissais vraiment rien au tatouage, je n’avais même jamais été tatouée à ce moment-là.
Choix du stage dans un salon de tatouage
C’est donc par le biais d’un stage dans un salon de tatouage dans le cadre de mes études que j’ai pu découvrir cet univers. C’était assez original de faire un stage dans le domaine du tatouage étant donné que mes études sont plutôt dans le domaine de la communication visuelle, mais j’ai choisi de faire mon stage chez eux car une amie de mon lycée avait déjà fait un stage chez eux et avait apprécié. C’était une bonne idée car j’ai pu voir et comprendre tous les aspects du tatouage et surtout passer outre ma vision un peu « gore » de la chose et mieux comprendre l’aspect artistique du domaine.
Au début je ne faisais que de l’observation, ce qui était déjà assez intéressant, je pouvais ainsi voir les différentes techniques de chaque tatoueur, mais aussi apprendre les gestes d’hygiène à adopter pour éviter les infection ou les allergies, une partie cruciale du travail de tatoueur.
De la théorie à la pratique
Après une semaine j’ai pu passer à la pratique sur peau synthétique avec un dermographe (appareil électrique servant à réaliser des tatouages) ainsi que tout le matériel prêté par le shop (on appelle habituellement un salon de tatouage tattoo shop, qui est le nom en Anglais) : vaseline, encre, aiguilles, feuille de stencil (feuille qui sert à décalquer un motif sur la peau avant de tatouer), sopalin, gants.
Passer à la pratique a été pour moi assez déstabilisant au début. Ne sachant pas maîtriser la machine ainsi que les vibrations, mes traits n’étaient pas vraiment nets, particulièrement les traits droits réguliers et fins, cela semble le plus simple mais c’est en réalité le plus compliqué à réaliser. J’avais l’impression de totalement réapprendre à dessiner.
Néanmoins je voyais de jour en jour les progrès que je faisais et c’était vraiment motivant !
Je me suis par la suite vraiment prise au jeu, je savais que ce n’était pas un jeu mais une réelle activité professionnelle, cependant j’y prenais vraiment plaisir !
Je venais le matin pour tatouer et je ne m’arrêtais plus de la journée, j’avais vraiment soif d’apprentissage et souhaitais vraiment m’améliorer.
Le dernier jour de mon stage j’ai tatoué un être humain pour la première fois : ma sœur qui voulait avoir le privilège d’avoir mon premier vrai tatouage sur la peau. En passant à la peau humaine j’ai réellement été surprise de constater à quel point la peau synthétique était différente, en termes de texture la peau synthétique en silicone est plus rigide que la peau humaine, mais il y avait aussi des différences au niveau de l’absorption de l’encre ainsi que de nombreux autres critères à prendre en compte comme l’étirement de la peau, le confort du client, etc. Pour pallier au problème de la texture, je pense que la texture s’approchant le plus de la peau humaine est la peau de cochon que l’on peut par exemple demander à un boucher.
À la suite de ce stage étant donné que je m’étais bien entendue avec toute l’équipe, j’ai pu continuer à venir au salon pour tatouer des amis et connaissances pour progresser et continuer à apprendre à tatouer grâce à leur matériel qu’ils laissaient à ma disposition.
Opportunités d’entraînement
Pendant les vacances d’été qui ont suivi, j’ai pas mal visité la France en passant par le Finistère, Poitiers, Nantes, Tours, Bourges, etc. et j’ai pu en profiter pour tatouer différentes personnes grâce au prêt de matériel par une tatoueuse rencontrée pendant mon séjour à Poitiers. J’ai alors pu tester une autre machine, une machine à bobines, ce qui changeait de la machine rotative à fil que j’avais utilisée durant mon stage, la machine à bobines était plus lourde, ce qui était relativement plus douloureux pour la main mais vibrait moins, ce qui la rendait plus stable pour le tracé que la machine rotative.
La machine utilisé ne change pas réellement le tatouage, certains tatoueurs utilisent différentes machines pour le tracé et le remplissage ou encore les ombrages, mais c’est surtout une question de préférence d’après ce que j’ai compris.
Après ce voyage riche en rencontres, je me suis acheté ma propre machine, une Sailor Pen v2 qui est une machine rotative sans fil. Je l’ai choisie car c’est le même modèle que celle qu’il y avait au salon dans lequel j’ai fait mon stage, c’était pour moi une valeur sûre pour la qualité et son prix était abordable pour un dermographe : je l’ai achetée neuve à 260 euros.
J’ai ensuite pu découvrir les « trades » (encore de l’Anglais, qui signifie « échanges » donc ici des échanges de tatouages entre tatoueurs), ce qui m’a permis de recevoir des conseils de la part d’autres tatoueurs. Les trades se déroulent selon l’arrangement entre les tatoueurs, le choix du motif peut être imposé ou pas par le tatoué. Pour ma part, j’ai eu le champ libre pour le choix du motif, le tatoueur avec qui je l’ai fait me faisant entièrement confiance. Je n’ai pour l’instant fait qu’un seul trade, mais j’apprécie le concept et compte bien en faire d’autres à l’avenir !
Et la suite ?
Actuellement je tatoue des amis et connaissances qui acceptent de me confier leur peau pour continuer mon apprentissage. C’est un pari pour eux, mais ils connaissent mon niveau et surtout ils apprécient mon style ! C’est en forgeant qu’on devient forgeron et c’est en tatouant qu’on devient tatoueuse, alors il faut que je m’entraîne !
Après l’obtention de mon bac, je souhaite me lancer à fond dans ce domaine pour pouvoir en faire mon métier et en vivre ! Si mon style dans cet article vous a plu, je vous donnerai des nouvelles quand j’aurai lancé mon propre salon de tatouage !
Si j’avais des conseils à donner à des gens qui veulent se lancer dans le tatouage, je dirais qu’il faut déjà commencer à apprendre à dessiner sur papier (l’apprentissage du tatouage est beaucoup plus simple par la suite) et surtout trouver son univers, son style graphique qui saura faire la différence et qui rendra la pratique du tatouage plus agréable pour le tatoueur. Puis il faut travailler encore et encore, s’entraîner et oser se lancer !
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1 reply on “Apprendre à tatouer”
Très intéressant